VII
Dans un dernier assaut, les limaces et leur hôtes furent éradiqués. Grâce au génie d'un homme, dont les ancêtres ont créé le voyage dans le temps et l'espace, une arme spécialement destructrice a été inventée. C'est donc à lui que l'on doit le sauvetage de l'Univers, mais aussi le génocide de toute cette espèce de limace.
Mais dans le plus grand secret, une personne a sauvé le dernier survivant de cette espèce, un enfant limace né pendant la bataille.
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Cela faisait des années qu'Édouard Michael torturait des pauvres âmes jetées en Enfer, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, ce n'était pas à lui de juger, mais à Dieu. Toujours est il que Édouard Michael rendait ces âmes utiles en extrayant l'énergie qu'elles dégageaient.
La torture n'était pas dans sa nature, mais après des années d'apprentissage avec Satan, et des stages de perfectionnement avec des gens comme Machiavel ou Pascal Obispo, il avait réussi à devenir un as de la torture, et à extraire la limite théorique des 42% d'énergie à chaque âmes.
Pourtant, un jour, tout changea. Alors qu'il se dirigeait vers la salle de torture, il avait vu une note de service lui indiquant de bien s'attaquer aux yeux de sa prochaine victime, qui était très vaniteux de sa vue hors du commun. En ouvrant alors la porte il s'est retrouvé face à Louis-Philippe Le Goéland. Il paraissait dans un triste état, et pendait négligemment, les poignets attachés à des chaînes au plafond.
Édouard Michael le détacha et l'allongea au sol.
''Édouard... Michael...'' réussi à dire Louis-Philippe avec difficulté. Il sortit un tas de feuillet qu'il tendit à Édouard Michael avant de s'évanouir.
Ce dernier lut ''Le Carnet de Louis-Philippe Le Goéland''(1), et au fur et à mesure on pouvait revoir s'illuminer en lui la flamme de l'espoir.
Édouard Michael convoqua Satan dans son bureau pour lui dire qu'il arrêtait la torture, qu'il avait envie de changer. Satan n'osa rien dire, de peur que désappointer Édouard Michael ne le fasse se barrer. Et il préférait grandement qu'il reste à son bord.
Il arriva à le faire rester, et le nomma ''Crossroad demon'', pour lui faire prendre l'air.
Puis arriva devant mes yeux un fondu au noir.
***
L'aube perçait à l'horizon quand mes yeux se sont ouverts, je pouvais de nouveau voir mon corps. J'avais dessaoulé, mais j'avais la tête en feu. Déjà à cause de la gueule de bois, et aussi parce que je venais de voir des siècles de vie d'Édouard Michael condensés en seulement quelques heures.
Il se tenait toujours à côté de moi, l'air pensif, une bière à la main.
''Wouah'' fut tout ce que je pus dire dans un premier temps.
''Ouais hein'' me répondit sobrement Édouard Michael, malgré le pack de bière vide à ses pieds.
''Pourquoi m'avoir montré tout ça ?'' demandais-je, une fois que j'ai retrouvé un peu mes esprits.
''Ça m'a permis de revoir moi aussi toute mon histoire, de prendre du recul. Quand je suis arrivé en Enfer, j'avais perdu foi en l'humanité, totalement, comme ça peut arriver fréquemment. Mais en revoyant Louis-Philippe, en lisant son carnet et en rencontrant toutes ces personnes dont j'ai récupérais l'âme partout dans le monde, je me suis rendu compte que tout n'est peut-être pas perdu pour vous.''
''Mais alors, qu'allez vous faire pour arrêter les légions infernales qui risquent de déferler sur la Terre et dans les Cieux ?''
''Je vais faire ce que j'ai à faire : démissionner. Sans moi les chances pour Satan d'arriver à ses fin sont très amoindries.''
''Vous pensez vraiment que ça suffira ?''
''Pour vraiment appuyer le truc je compte réduire leurs chances à néant grâce aux âmes que j'ai récupérées. J'ai rencontré un mec, le Docteur Strange, qui m'a appris un sort qui devrait être en mesure de bloquer Satan et ses démons en Enfer pour l'éternité.''
En disant ça il se leva, me laissant le seul assis dans l'herbe, toujours la même bière éventée à la main.
''T'inquiète, le pack de bière c'est cadeau, je te laisse ton âme.'' me dit-il.
''En même temps, c'est vous qui les avez toutes bues.''
Édouard Michael haussa simplement les épaules, puis dit :
''Bon, je dois te laisser, j'ai du pain sur la planche. Souviens toi que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, mais que même la mort ne doit pas te laisser sombrer dans le désespoir.''
Sur ces mots, il disparut.
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Je ne sais pas, aujourd'hui encore, si ce que j'ai vécu cette nuit là était réel ou pas. En tout cas, si cet homme invraisemblable l'est tout de même, j'espère un jour pouvoir le remercier, où qu'il soit, pour l'espoir et la motivation qu'il m'a donné, car sans lui je ne serai sûrement jamais devenu Mr. Mojo Risin'.
Et comme la Terre n'a pas sombré dans le chaos, je pense qu'il est aussi de bon ton, même si personne ne le sait, de tout simplement le remercier d'avoir sauver l'humanité.
J.M
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1) Et vous pouvez vous aussi le lire sur mon site internet.