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VI

     Ravi d'avoir compris que ce que j'entendais était un code en morse, ma motivation était remontée en flèche. J'écoutais longuement, afin de repérer et séparer les différents caractères. Tout en essayant de me rappeler de la signification de chacun d'entre eux.

Finalement j'ai trouvais le mot de passe : Chaussettes.

Après l'avoir tapé, la lumière blanche aveuglante est revenue, et je me suis retrouvé allongé dans un petit bassin, avec de l'eau jusqu'à la moitié du corps. J'étais encerclé par les mecs en toges. Et parmi eux se trouvait également Édouard Michael et Paul La Montagne. Ce dernier s'approcha de moi et m'aida à me relever.

Les mecs en toges nous expliquèrent que l'on venait d'être testés par une machine qui créait une simulation en s'inspirant de nos peurs. Ça a de quoi faire réfléchir.

J'étais curieux de savoir ce qui pouvait effrayer Édouard Michael. Je lui est donc demandé ce qu'il avait affronté dans la simulation. Il m'a simplement répondu que la lumière blanche avait duré un certain temps, et qu'il s'était ensuite directement retrouvé ici, comme si la machine n'avait pas réussi à trouver de peur à exploiter.

La preuve que Édouard Michael n'avait vraiment peur de rien.

''Ok, c'était très intéressant comme expérience, mais pourquoi ?'' demanda Paul La Montagne.

''Pourquoi vous avoir guidé ici ? Pourquoi vous avoir enfermer ? Pourquoi vous avoir fait passer cette simulation ?'' répondit un homme en toge.

''Ouais'' répondit Paul La Montagne.

Les hommes en toge se sont tous regardés. Puis l'un d'eux a pris la parole. Il portait des lunettes, et devait donc être un scientifique.

''Comme vous vous en êtes certainement rendu compte, notre univers se meurt. Et beaucoup plus rapidement que ne le présageaient nos calculs.'' Il nous montra un tableau rempli d'équations complexes, avant de continuer.

''Nous nous sommes aperçus qu'il devait nous manquer des informations à intégrer dans nos modèles analytiques. Nous avons alors déduit l'hypothèse que des forces extérieurs à notre univers devaient agir sur celui ci, mais il nous fallait pouvoir le prouver. On a donc créé une machine à agrandir, que voici.''

En la voyant, je me suis soudain rendu compte qu'en se rapetissant pour venir ici, on avait pas du tout pensé à un plan pour revenir à notre dimension. Édouard Michael devait avoir pensé à la même chose, car il me fit un signe de tête. Sur ce, je m’éclipsais, sans que personne ne le remarque, pour aller voir cette machine de plus près.

L'homme à la toge et aux lunettes continuait de parler.

''Après une mission de cinq ans dans le monde extérieur, notre émissaire n'a pu nous rapporter que de très mauvaises nouvelles quant à l'avenir de notre petit monde... mais il nous manquait encore des données pour finaliser notre analyse du futur, et c'est là que vous intervenez.''

Il espérait peut-être faire un effet particulier, mais ni Édouard Michael ni Paul La Montagne ne réagir.

''Un de nos confrère vous a aperçu au souk, et vous a reconnu comme les étrangers qu'il avait dépassait en montgolfière dans le monde extérieur.''

''Le monde est petit'' lança Paul La Montagne. Ce qui ne fit pas rire l'homme à la toge et aux lunettes, qui continua inlassablement.

''Il vous a guidé ici, où grâce à la simulation de vos peurs, nous avons pu calculer le dernier radiant de notre équation analytique. Et nous arrivons à un résultat de 99 % de chance de destruction totale de notre univers dans les 10 prochaines années.''

''Ah merde, c'est con ça. Mais peut-être que si vous nous laissez voir ce qu'il se passe là haut on peut faire quelque chose ? Laissez nous parler avec la Mer d'Aral, elle aura peut-être une idée ?'' demanda Paul La Montagne.

''Il est trop tard pour ça. La Mer d'Aral ne répond plus à nos appels. Et de toute façon, son unique manière de voir les choses était de laisser faire, laisser évoluer les choses pour voir ce que ça donne...'' dit l'homme à la toge, maussade.

''Comment ça la Mer d'Aral ne répond plus ?'' demanda Édouard Michael, inquiet. ''Laissez nous partir, nous devons la retrouver ?''

''Non, je regrette mais je ne peux pas. Vous en savez beaucoup trop maintenant. Arrêtez les !''

Les hommes en toge s'approchèrent de Paul La Montagne et Édouard Michael, en tapant en rythme leur poing droit dans le creux de leur main gauche.

''Attendez attendez.'' dit Paul La Montagne en sortant sa guitare. ''Laissez moi vous jouer un petit morceau pour détendre l'atmosphère.''

Et il s'exécuta. Son morceau ''Corridor d'une nuit étoilée'' captiva l'assemblée dès les premiers accords. Et Mini, la seule femme parmi les hommes en toge, était déjà fan de Paul La Montagne. Cela avait permis à Édouard Michael de me rejoindre et de m'aider à calibrer la machine à agrandir.

Une fois les paramètres rentrés, nous avons fait chauffer la machine et appelé Paul La Montagne. Ce dernier s'excusa auprès de son auditoire, et nous a rejoins à grandes enjambées. Nous avons ensuite disparut de ce monde, sous les yeux ébahis de toute les hommes en toge, et de Mini.

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