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II

     Dès le début de la traversée, Édouard Michael s'intéressa à tous les aspects de la navigation. Du maniement de la barre, à celui de la voilure, le choix de l'orientation et de la direction, le repérage sur les cartes, tout y passaient. Je le voyais, toujours du haut de ma vigie, passer d'un matelot à l'autre, à poser des questions. Ça m'a rappelé Philou, qui lui aussi dans sa jeunesse était de ce genre de mec qui veulent tout connaître. C'est peut être bien pour ça qu'il est devenu le second du Capitaine Harpon.

     À un moment, j'ai vu Édouard Michael s'approcher de Lit Lian, notre maître d'arme, afin de lui demander des informations sur son boulot, comme il l'avait fait avec les autres membres de l'équipage. Mais Lit Lian n'était pas vraiment un type commode, et sans être une armoire à glace, loin de là, il imposait le respect du haut de ses 1m68, car personne n'avait jamais réussi à lui mettre ne serait ce qu'un coup.

     Il n'a pas fallu plus de trois minutes à Édouard Michael pour énerver Lit Lian, qui lui lança une épée avant de lui même en récupérer une et de lancer :

“Tu veux apprendre mon métier, petit scarabée, je vais te le montrer”

     Édouard Michael ne sembla pas du tout pris au dépourvu, et para aisément le premier coup de Lit Lian. Commença alors un combat de toute beauté, le plus beau que j'avais eu l'occasion de voir jusque là. Les deux hommes enchaînaient les feintes, esquives et parades, les saltos, roulades et autres cabrioles. La technique d'Édouard Michael était exotique, certes, mais efficace. Le point le plus étrange était cependant les bruits qu'il faisait avec sa bouche en même temps que sont épée bougeait, des sortes de “Pshh”, “Bjzz” et “vrummmvrummm”.

     Le combat dura un temps certain, et ne fut interrompu que parce que j'aperçus un galion espagnol par bâbord, à environ 8 mile. Il pensait sûrement pouvoir passer inaperçu dans la brume matinale, mais c'était sans compter sur Le Goéland, à qui on ne la fait pas. Cet oiseau magistral et souvent incompris, qui//

 

     Je vous épargne encore une très longue tirade sur les goélands parce que, voilà. (EM)

​

     Par vent arrière, ces espagouins nous ont très vite eu dans le cul, et mes équipiers ont pu se déverser sur eux. Édouard Michael resta un moment sur le bateau, intrigué par ce qu'il se passait. Lit Lian se tourna alors vers lui, et dans le brouhaha des rires et des combats, je n'entendis que des bribes de ce qu'il lui cria :

“Tu chies dans ..oc ! Je sav.. qu.. ...ais une gross.. péd... !”

     Ces mots sont encore un mystère pour moi aujourd'hui. J'ai un moment pensé qu'il lui avait parlé de vélo, mais ça n'avait aucun sens.

     En tout cas la phrase a eu un certain effet, car Édouard Michael s'est élancé dans la bataille dans la direction de Lit Lian(1). Il n'eut pas le temps de le rejoindre avant la fin du combat, il avait sur la route été aider le Capitaine Harpon, dont la jambe de bois s'était bloquée dans le crâne d'un de nos opposant, et avait ensuite trucidé tous les espagnols sur sa route sans le moindre mal. Cette bataille lui a valu le respect de ses équipiers, qui commençaient déjà à l'admirer avant ça, mais le plus impressionnant était que même Lit Lian sembla se débrider un peu à son égard.

 

     Le butin fut rapporté sur le navire, et quand mes camarades et moi même avons finis de partager nos richesses, nous débarquâmes sur Tortuga, les poches pleines d'or et de pierres précieuses.

     C'était la première fois qu'Édouard Michael foutait les pieds ici, je m’empressai donc de lui faire découvrir tout ce que cette magnifique île avait à offrir.

     Je l'ai d'abord amené au “Liebre”, une taverne au service bien rapide, où j'ai pu commencer son initiation au Rhum, le vrai. Dire qu'il apprécia serait un euphémisme, et après tout ce qu'il s'est enfilé, on peut dire qu'il tenait la marée.

     On est ensuite allé au “Rabbit”, où tout le reste de la nuit il s'est enfilé tout autre chose.

     Et finalement au petit déj', on a finit au “Coq”, à rigoler autour de pintes de céréales liquides.(2)

     On peut dire que ça sentait partout la bonne ambiance. En même temps, nous étions à Tortuga, là où le rhum coule à flot, mais du coup pas que...(3)

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1) C'était en réalité pour lui demander de répéter la phrase que je n'avais pas bien compris non plus...

2) Comme j'en parle dans l'épisode 14 de ''Édouard Michael vs The World'', Louis-Philippe est celui qui m'a fait découvrir le rhum, les femmes, la bière, et nom de dieu, c'est de la bombe.

3) C'était la première fois que je voyais autant de bonne ambiance déversée sur le sol et étalée sur les murs...

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